Il ne faut jurer de rien

Je me sens d'humeur joyeuse pour cette nouvelle journée, tout le monde à l'air de prendre notre situation plutôt du bon coté. Je me balade nonchalemment avec Tommy, en suivant Mowgli.

-Dis-moi gamin, comment ça se fait que tu t'entende aussi bien avec tous le monde, enfin sauf peut être avec le papy? Tu t'en est plutôt bien sorti après le temblement de terre.

Je regarde les hispanos, mais sans insitance.

Avant qu'on se sépare, je précise qu'il serait bien de négocier auprès de Mowgli car il doit se prendre une bonne marge.

Alors que je marche près d'Umbo, j'ai comme un frisson.

Bizarre, il ne fait pas froid... J'espère que c'est pas un mauvais pressentiment...

Je jette un œil à mon pote qui a l'air normal. J'espère que Giuseppe n'a rien contre les blacks... J'aurais préféré que Tommy m'accompagne sur ce coup. Mais tout s'est décidé tellement vite.

Du coup, après avoir refusé la proposition de la blonde d'un geste de la main, j'entame la conversation avec Umbo en lui demandant ce qu'il pense des tatouages et ce qui l'intéresse dans cette activité. En parlant, je regarde aux alentours, sans trop insister, essayant d'identifier qui est le maq de la blonde.

Je ressens un fourmillement désagréable l'espace d'une seconde.

Comme si quelque-chose de mauvais arrivait. Je me demande si ce n'est pas parce que j'aurais préféré aller voir Guiseppe.

-Dis-moi Mowgli, combien tu demanderais pour un pistolet semi-auto ou un Revolver?

Je snobe les mexicanos et me demande si on ne devrais pas se lancer dans la prostitution ou la salle de jeu clandestine, façon les plus sûres de rentrée d'argent régulière.

-Autre chose, est-ce qu'il y aurais des villages misérables et déshérités dans le coin?

Umbo fronça des narines comme s'il pensait à quelque chose et se reprit. Il était grand si bien qu'il semblait voir comme quelque chose au loin mais en fait il n'y avait rien quand regarda Jeff. Umbo répond à Jeff.

- Les tatouages ça me fait penser aux scarifications et à l'Afrique, la terre de mes ancêtres. Y a un paquet de mecs et de nanas qui en ont dans cette ville. Je me demande ce que ça représente pour eux... ?

Il laisse sa phrase en suspens dans l'air tandis qu'ils continuent à marcher.

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Tommy avait été obligé d'aller avec Max après que Yahiko le seul autre conducteur est décidé d'accompagner Hayate. Mowgli dut répondre aux questions successives de Max. Il était plutôt évasif sur la première, disant que : "- les gens te respectent que si tu leur es utile dans le coin. J'ai su me rendre utile. Ils préfèrent m'avoir vivant que mort... et puis... je suis un môme !". Il laissa éclater un petit rire franc après sa dernière tirade très fier de lui.

Pour la question de Tommy, celle-ci éveilla plus son intérêt, dès qu'une affaire était en jeu, il semblait beaucoup plus concentré.

- Ben ça dépend de ce que t'as besoin, je dirai que je pourrais te trouver un truc dans les 300 dollars avec les lois en cours mais si tu veux de la qualité, c'est beaucoup plus.

Sur la deuxième question de Tommy, Mowgli eut l'air mal à l'aise.

- T'as plein de quartiers qui sont de vrais trous à rats dans cette ville. Les villages de ce genre avec le tremblement de terre, doit-y en avoir un peu partout mais moi j'ai toujours connu qu'ici. Mais, je pourrai me renseigner. C'est pour faire quoi ?

Il sourit à pleine dents, des petites quenottes bien blanches sur son visage poupin.

Je marche tranquillement avec Hayate, parlant de ce qu'on pourrait se faire comme type d'entrainement, pour se renforcer ou augmenter notre agilité...

Lorsque tout à coup je suis projeté contre le sol !

MAIS PUTAIN HAYATE TU FOU QUOI !

Cette pensée dure une fraction de seconde lorsque j’entends le bruit des balles faire siffler nos oreilles.

Putain de merde !!! On veut notre peau !!!

Je regarde où se trouve la bouche de métro pour vite aller se cacher mais j’entends déjà la voiture repartir en trombe. Dès que l'endroit est plus sûr je me relève et dis à Hayate de me suivre en courant à la bouche de métro, ils pourraient revenir.

Une fois à l'abri :

- Putain mec, tu m'as sauvé la vie !

Puis j'enchaine :

- Tu penses que c'était qui ? A part les connards de nazi du bar je vois pas qui nous connais et qui as de la haine envers nous pour nous buter. A fanfaronner à cause du dernier casse on en a oublier ces connards là. On a pas le choix maintenant, va falloir les éliminer et vite ! D'un côté on élimine la menace, d'un autre côté on se forge une réputation qui impose le respect, et surtout ça peut créer des alliances avec d'autres gangs, vu que les nazi doivent être détesté de pas mal de monde.

- Oula, c'est profond ton truc...

Je reste quelques secondes sans rien dire, me demandant s'il espère de moi que je lui donne mon avis ou pas. C'est probablement la deuxième option car s'il avait voulu savoir, il aurait demandé. Je me rends compte que je le connais pas si bien que ça finalement. Cette excursion est l'occasion de resserrer les liens.

- Pour ma part, mon premier était juste par esthétisme, pour draguer, ça fait bien les tatouages... Ça fait viril à ce qu'on dit.

Je lui montre sur le haut de mon biceps mon premier tatouage :


- Ensuite, j'ai trouvé ça bien, et quand j'avais un peu de blé, je le faisais agrandir, petit à petit. Et voilà comment je me suis retrouvé avec le bras bariolé. J'aimerais bien avoir une motivation plus spirituelle, affective etc... J'avais une tante qui s'était faite tatouer parce que son fils était mort. Elle avait refait le même motif que lui. Mais moi, non... J'aime bien c'est tout.

Du coup, je veux rester silencieux suite à ce souvenir, mais les mots sortent sans que je m'en rende vraiment compte :
- Le premier enterrement auquel j'ai assisté. Ça marque un gosse, un truc comme ça. Et tu comprends pas tout, on te dit que tu le reverras jamais... Tu demandes pourquoi, on te répond qu'il est au ciel... C'est bizarre. J'ai entendu plus tard une conversation entre mes parents et ma tante, elle parlait de drogue, de dettes, d'une overdose. J'ai pas tout compris sur le moment, mais quand j'ai été apte à piger ce qu'ils avaient dit, quand j'ai compris ce qu'est la drogue, tout s'est éclairci. Et là je me suis juré de ne jamais y toucher. A cause de cette saloperie, j'avais perdu mon cousin, mais c'était aussi mon meilleur ami. Et je me suis senti tellement seul après...

Je continue de marcher machinalement, mais je réalise vite que je viens de dire ça tout haut. Je jette un coup d'œil rapide à Umbo voir sa réaction. Puis je regarde où on est, s'il reste beaucoup de trajet avant d'arriver. Un mal-être m'envahit de m'être dévoilé comme ça et j'espère pouvoir changer rapidement de sujet.

-Max, il nous faut au moins un flingue, et je suis bon tireur. Je sais que ça repésente une dépense importante, mais c'est indispensable. On a eu de la chance de ne rencontrer aucune résistance la dernière fois, mais ça pourrais ne pas se reproduire.

-Mowgli, les village c'était juste pour savoir. Essaie de savoir s'il y en a pas trop loin pour pouvoir les visiter, pour la raison on te le dira plus tard. C'est quoi que tu as comme flingue avec un rapport qualité/prix convenable? Genre pas une bouse mais pas du plaqué or non plus?

Mowgli regarde Tommy.

- J'en sais rien ça dépend ce qu'on trouve avec les nouvelles lois c'est plus dur. Un Glock 17 ou un S & W small vaut plus de 800 dollars sur le marché... Je dois pouvoir trouver moins cher mais ça sera de la moins bonne qualité...

Ils tournent au coin d'une rue vers une ruelle et voit une vieille camionnette bleu.



Mowgli la désigne.

- Voilà, c'est une occaz ! C'est pas une voiture de collection mais elle fait bien son job. Vous comme vous êtes six, vous pouvez tous embarquer dedans et même avec du matos ! On a les papiers mais au nom de l'ancien proprio et y a les clés bien sur.

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Hayate et Yahiko se retrouve tranquille après leur frayeur dans une ruelle à débattre de ce qui c'est passé.

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Umbo a l'air d'écouter pensif, Jeff déballer une part de sa vie qu'il avait toujours tu. Quand Jeff le regarde, Umbo regarde droit devant lui et continuer à marcher en silence. Puis, il enchaine devant le malaise qu'il ressent à coté de lui. Il montre qu'il a entendu tout en raccordant le sujet plus largement par ces mots.

- Tu sais, j'ai jamais été en Afrique... mais là bas, le tatouage c'est pour marquer le passage à différentes périodes. Pour pas mal de tribu, c'est un rite pour passer à l'age adulte. Y a d'autres rites qui sont beaucoup plus violent. La douleur permet parfois de grandir même si elle détruit aussi... Je crois que si on est tous ensemble, aujourd'hui, c'est qu'on a partagé la douleur, comme... un genre de tatouage mental.

Les deux amis finissent par arriver en vue du magasin de Giuseppe.

-Ouai un flingue ça va devenir nécessaire. Il vaut mieux en avoir un et ne pas s'en servir que l'inverse. Un ou deux devront suffire pour le début.

Quand je vois le bouzin, je demande:

-Elle marche? T'as les clés qu'on l'essaye?

Je regarde aussi si elle a une porte latérale, et son état général.

Putin de merde on l'a échappé belle!

-Je sais pas qui sont ces connards, mais je pense qu'on en entendra parler bientot.... Ca peut être n'importe qui mec... les nazis, les mecs qu'on a cambriolé... peut être les gars qui nous ont employé pour le braquo... peut être même que ça n'a rien à voir avec tout ça... Va falloir garder la tête basse quelques temps... faudrait que ça devienne une habitude après chacun de nos coups d'ailleurs, faire profil bas...

Je prend le temps de réfléchir quelques instants....

-On continue ou on prévient les autres qu'il y a peut être des gars qui sont sur nos trousses? J'étais bien chaud de continuer notre journée, essayer de trouver des contacts pour du nouveau taf, on a encore besoin de blé la....

- Continuons, on en reparlera ce soir aux autres. Toute façon chacun est dans son coin donc on les trouvera pas avant ce soir. T'as pu voir la gueule de ceux qui nous ont tiré dessus ? La bagnole ? Quelque chose qui puisse nous donner un indice sur qui a fait ça ?

Je continue a marcher, je saute par dessus la borne de ticket pour rentrer en fraude dans le métro.

Va falloir vite trouver qui a fait ça et lui faire payer.

- Je vois pas pourquoi ceux qui nous ont embauché voudraient nous tuer. Pour le cambriolage, personne n'a vu nos têtes... Je pense vraiment que ça vient des Nazi. Je suis pour une expédition punitive définitive ! Ça sonne bien !

Je répond à Yahiko après avoir repenser à la scène :

-Je crois que le gars qui nous a tiré dessus était black...

Je reste songeur un instant.

-Avant d'aller péter la tête des nazis, on ferait mieu de s'informer sur eux un minimum, histoire de savoir combien y sont.... faut également s'assurer qu'ils aient pas trop d'alliés en ville. Pour l'instant, on connait pas encore l'influence de chaque groupe sur la ville, si on s'attaque à la mauvaise personne, on risque de le payer cher. On a deja du monde à nos trousses, faut pas que la moitié de la ville s'y mette aussi! Bref, en tous les cas, c'est pas pour tout de suite vu que le tireur était black...

Ca en fait, des portraits à refaire putin....

-Ca va être compliqué de se faire notre place ici... et on y arrivera pas sans péter des tronches...

J'essaye de négocier avec Tommy et Mowgli pour la camionnette et un ou deux flingues.

-T'en pense quoi mec elle est un peu pourave quand même. Je parle en français pour éviter que Mowgli comprenne, même si c'est probable qu'il parle français aussi. Le truc c'est qu'on pourra pas s'en servir pour les casses, il vaut beaucoup mieux une voiture volée, et vu sa vitesse, on pourra pas semer les flics avec.

Je demande le prix à Mowgli, avec les flingues, et je négocie un peu, même si pour l'instant je ne suis pas encore convaincue pour l'acheter.

A Max en français:

-Je suis d'accord mais il nous faut un véhicule pour nos activités légale. Elle est pourrie mais elle ira bien dans le paysage de cette ville, et des gars viendrons sans doute la cramer un jour donc inutile d'acheter une neuve. Je suis pour la prendre MAIS on négocie pour avoir des flines gratos avec, au moins un en tout cas.

- Salut Giuseppe. Je te présente mon pote Umbo. Ouais, je suis là pour le tatouage. Mais j'ai pas les 300 billets pour faire tout ce que je veux d'un coup. J'ai 100 dollars sur moi. Tu peux me faire l'homoplate si t'as un moment et je passerai une prochaine fois pour la suite ?

J'en profite pour lui demander des info sur ses aiguilles et vérifier qu'elles sont stériles, lui demander s'il existe plusieurs tailles, pourquoi choisir une taille plutôt qu'une autre, etc... Idem concernant les encres, je lui demande les couleurs qui existent, celles qui se décolorent avec le temps, si certaines couleurs sont à éviter, etc... Si l'occasion se présente, je lui dis que le métier de tatoueur me plairait bien, savoir s'il peut faire quelque chose pour moi, m'enseigner quelques trucs...

Je laisse Umbo parler pour lui, dire ce qu'il a envie, ou juste regarder comment ça se passe. Je ne veux pas le pousser à quoi que ce soit, et ses motivations m'ont eu l'air suffisamment personnelles pour que je ne balance pas ça à Giuseppe.

Je dis à Tommy:

-On a environ 4000 dollar pour le groupe, je pense que 3600 ça fait beaucoup trop, surtout qu'on va devoir payer l'appart maintenant plus la bouffe. Après notre prochaine mission peut être.

-On peut toujours prendre les flingues.

Je négocie pour les 2 flingues sans la camionnette.

-Ok, après tout les flingues c'est plus urgent

J'écoute bien les conseils, ne me souvenant plus précisément de ces consignes. Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas fait tatouer. Mais ma mémoire avait enregistré une douleur plus importante. J'ai du me fortifier avec les entrainements de ces dernières années.

Quand il a fini les contours, je demande à Giuseppe si je peux jeter un oeil avec un miroir, pour lui dire si j'aimerais modifier un peu, ajouter une forme, etc... En réalité, je veux juste contrôler que c'est bien fait et si c'est le cas, je lui dis que ça va et qu'il peut continuer.

Je demande à Giuseppe si son commerce marche bien, et ce qu'il en est des autres tatoueurs, savoir s'ils se connaissent, si ouvrir un salon de tatouage en plus serait faisable ou si le marché est saturé, si les gangs ne lui créent pas trop de problème, etc... Je suis content du moyen relativement subtile que j'ai trouvé pour commencer à parler des gangs.

-Ok Mowgli on va prendre les flingues.

Je me retourne vers Tommy:

- On va se trouver une autre planque et dire merci au papy?

- Ouaip mec. On reste amis avec lui.

Cette remarque me fait sourire

-Par contre il faudra bien sûr avoir trouvé l'autre planque avant de lui annoncer.

Super le quartier, "bonne ambiance"....

Tous les regards tournés vers nous me tiennent en alerte, peut être que je deviens paranoiaque, ou peut être est ce simplement les resultats d'un entrainnement un peu trop poussé à l'armée, mais j'observe les alentours discretement et essaye de mémoriser chaque rue du quartier, on sait jamais....

Puis je propose à Yahiko de trouvé un bar quelconque pour se jeter une bière et essayer de faire le point.

-Apparement, c'est rempli de chinois ici, je sais pas si ils aiment vraiment les japs....

J'observe les autres consommateurs du bar pour voir si certains sont typés "voyous".

Si j'en croise des pas trop moches, je demande au barman de leur payer un verre de ma part en esperant qu'ils viennent discuter avec nous. Je nous presenterais comme des "hommes prêt à faire le sale boulot" sans forcément entrer dans le vif du sujet comme un bourrin.