Ami de chacun, ami d'aucun

Une fois qu'on a fait le tour du quartier et de ses possibilités, on rejoint le groupe vers la zone des boites et des bars, en fin d'après-midi. Je leur dit qu'on a rien trouvé, ainsi que l'ambiance particulière qui règne à Brak Street. Je leur dit qu'on n'a pas l'air d'être les seuls à chercher du boulot.

-On a minimiser l'importance des bouleversements dus au tremblement de terre.

Je pense un instant aux listes, ou du moins ce dont je crois être des listes, que j'ai récupérer sur le VAB lorsque l'on c'est réveillé. J'essaye de m'y accrocher, presque avec désespoir, en regardant le ciel bleu de gris. Ne pas désespérer, il ne faut pas désespérer..

-Ce qui nous amène au choix que l'on va devoir faire maintenant. Première option: on essaye de trouver la seule personne que l'on "connaisse" à peu près, ce papy Liu, pour se essayer de se faire embaucher comme sous-fifre. Deuxième option: on se monte tout seul, dans un coin que l'on choisi, de la façon qu'on choisi.

J'écoute attentivement ce que les autres meltin' ont à dire, mais je continue à réfléchir à comment dormir ce soir, et surtout comment se faire embaucher quelque part, où trouver de quoi se faire un tournoi pour gagner un peu d'argent, où trouver de quoi manger.

C'est ce qu'on appelle un flop...

C'est un peu dépité que je raconte ce que j'ai vu de notre côté. Puis Max parle et j'enchaine :

- T'avais pas l'air de vouloir les écouter, les gosses. Tu devais avoir tes raisons, et ça me dérange pas de galérer un peu pendant quelques temps pour pas passer par eux. Quitte à bouffer moins, devoir voler des trucs, etc... Mais c'est vrai que le plus simple serait de retrouver Mowgli pour qu'il nous conduise à Papy liu. comme vous vous en doutez tous, je suis pour cette solution. Mais c'est une vision à court terme, et à moins d'agir en pouvant rester freelance, si on devient les larbins d'un autre gang on devra prendre sa tête ou rester des larbins. Donc je suis pour rencontrer Papy Liu, mais bien préciser direct qu'on veut pas s'affilier à un gang, mais plutôt s'allier. Voilà.

Je souffle un coup d'un air un peu las, et je m'appuie contre un mur ou un poteau, en écoutant ce que les autres répondent. J'essaie en même temps de positiver en me remémorant quelques moments plus difficiles qu'on a vécu, notamment les kilomètres dans la jungle, la guerre dans une ville dévastée, un assaut sur des grottes pleines de mecs prêts à nous trouer la peau, notre premier meurtre alors qu'on était lycéens...

Putain, ça en fait du chemin parcouru...

Après avoir vider leurs portefeuilles suite aux pérégrinations de la journée, il reste 240 euros. La nuit descend petit à petit sur le groupe qui discute près d'un mur de briques et de lampadaires. (Gain d'1CS)

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Comme les autres restent sans voix, Umbo hausse les épaules et fait rouler ces muscles. Ses narines se dilatent et sa bouche charnue dépose quelques phrases.

- On a encore de quoi dormir cette nuit. On braque un mec riche ? On va traîner dans un quartier chaud où il y a plus d'opportunités de se faire une place avec nos poings ? Moi, je vous suis mais cirer des pompes... se faire respecter et bosser pour des mecs qui rapportent... pourquoi pas. Trouver les salopards pour plus avoir peur de rentrer chez nous, ça se fera pas en deux minutes, et trouver un coin à nous où se poser, je dis oui.

Puis il attend que les autres disent quelque chose ou se taisent à jamais en s'agitant comme s'il voulait passer rapidement à l'action.

JE réfléchis un instant à ce qu'Umbo demande, c'est une décision importante pour le groupe et il va bien falloir se résoudre à choisir à un moment ou un autre.

Ca va pas être facile de se faire une place ici, bosser pour quelqu'un? Surement le mieu mais qui? Bosser en Free lance? Pourquoi pas... c'est peut être le mieu... se présenter comme "mercenaire" ça a certains privilèges... on bossera pour pas mal de monde en se créant un réseau et pourquoi pas quelques protecteurs....

Je fais part de mes pensées au groupe et attend leur réaction d'un air stoïque.

La journée avec Umbo a été bizarre, entre la sensation d'être observé, et la manière dont les gens nous regardent, je me dis que ce tremblement de terre à vraiment rendu ce monde complètement fou.

Le soir arrive, on est bredouille. Il va falloir prendre une décision et vite.

- Pour ma part, je vois mal comment on pourrait se lancer en free lance... On est pas assez nombreux pour former un "gang" suffisamment puissant pour pas se faire écraser par les autres. Proposer nos services comme "mercenaires" je suis plus pour. Et pour chercher un premier "client", autant aller voir Papi Liu, on lui dit qu'on veut bien bosser avec lui mais pas pour lui. Voilà mon avis.

Je prend une inspiration, et reprend :

- Si on arrive à faire quelques gros coup et à se faire connaitre, les gang se battrons pour nous avoir et nos tarifs augmenteront, mais pour ça faut qu'on soit meilleur que les ptites frappes des gangs. Je pense que notre entrainement militaire est un bon argument de vente. Au pire, on fait un gros casse entre nous, et après on va voir un gang pour proposer nos services. Comme ça ils sauront de quoi nous sommes capable.

- Bref, j'me perd... Let's drink !

Eh bien nous y voilà...

-Les gars je crois qu'il faut être pragmatique. Dès demain on aura même plus de quoi bouffer, et voler dans cette ville de dingues nous assurera une mort rapide sans protection...

Je m'arrête un instant, prends une profonde inspiration et reprends la parole

-Faire le larbin de ce Papy Liu n'est pas le job de rêve mais nous permettra de nous nourrir et nous loger en attendant mieux. Et surtout de mieux découvrir la ville, mais de l'intérieur cette fois.

Là je m'allume un petit Connecticut Cigare

Et merde, un de mes derniers...

-Par contre je pense qu'on devrait éviter de trop verser dans l'illégaté tout de suite, pour éviter de se faire ficher dans une catégorie par les autres gang et rester ''prenables''. En plus, on s'intégrera mieux si on garde une certaine neutralité, pour un temps en tout cas.

-Ok, on a bien marché aujourd'hui, et même si ça ne nous a pas beaucoup avancé sur le boulot, maintenant on sait à quoi s'en tenir sur l'ambiance dans la ville.

Je m'étire les jambes, comme par une injonction subconsciente.

-Voila le topo pour ma part, je ne suis pas vraiment chaud pour nous affilier à un gang, à moins que l'on se reconnaisse vraiment dedans, et un mec qui emploie des gamins, même si c'est pour leur bien et pour leur éviter pire, je n'aime pas ça. Ca prouve un certain laxisme éthique. Ca m'emmerde vraiment. Donc si ça vous pose pas de problème je propose qu'on retente notre chance demain dans les quartiers plus "chaud", essayer de trouver un appui par le mec du Blue lagoon, ce genre de truc.

Je fronce les sourcils en imaginant bosser pour le papy, si il veut bien nous embaucher.

-Si demain soir on n'a aucune piste alors ok pour tenter le papy.

Je regarde le ciel qui commence à se teinter de lueur pourpre.

-Ce soir, on peut essayer de se trouver un bar clandestin pour se faire un peu de blé en se battant. Et ensuite et ben, on essayera de se trouver un endroit ou dormir, genre un parc.

J'essaye d'être optimiste, mais j'ai du mal.

Laxisme éthique...

J'ai un petit rire qui me secoue le corps en entendant ça.

- T'es un doux rêveur mon Max. Je ne pense pas pouvoir m'y habituer un jour.

Prenant une voix de gentleman :
- Pardonnez-moi monsieur, je vais vous briser les dents pour vous dérober votre portefeuille, mais je ferai cela avec éthique !

Je rigole un coup et lui met une tape dans l'épaule.

- Allez ! Va pour une autre journée de marche. Je pense que Tommy et moi on retourne voir Giuseppe ? Faudrait ptet faire des groupes de 3 si on se fait les quartiers chauds, non ?

Puis je continue, pour moi-même, les mains dans les poches et les yeux fixés sur un verre Mac Do trainant sur le trottoir :
- Faut qu'on se fasse un peu de blé histoire qu'on vienne pas demander à Giuseppe sans avoir à donner. Je lui fais confiance pour le tattoo, il peut me faire confiance... Ouaip...

Je relève la tête et remonte mes manches :
- Allez les gars, on va se dérouiller un peu ?

Etre ethique ou être pragmatique?

Je me tourne vers Max

-C'est bien joli tout ça mais on dort où cette nuit? Si on commence à squatter et à devenir des clodos plus personne ne voudra de nous.

-Je ne crois pas que ce bon papy nous reçoive le soir et nous invite à partager le gîte et le couvert avec un grand sourire. Ou si c'est le cas, vaut mieux qu'on se relaie pour ne pas tous dormir en même temps...

Le refus de la réalité de Max deviens énervant.

A Jeff:
-ça me tente bien aussi de revoir Guiseppe, mais avant j'aimerais au moins savoir ce que Papy Liu nous propose.

Retournement vers Max

-C'est vrai quoi après tout on est pas obligés d'accepter tout de suite.

Umbo reste stoïque un moment. Les meltings ne sont jamais tous exactement sur la même longueur d'onde mais c'est ce qui leur permet de survivre. Le grand Black se passe la langue sur les lèvres et fait une proposition.

- On ne peut pas se permettre d'être des bisounours alors je propose que nous élaborions un code d'honneur qui pourra changer avec nos limites sur ce qu'on est susceptible de faire ou pas. On en discute en chemin, pendant ce temps, on va faire notre dernière nuit à l'hôtel avant d'être sans le sou ?

(Lien vers le débat sur le code d'honneur *Cliquez*)

En donnant donnant une tape dans l'épaule à Umbo :
- Ça me va mon grand... Mais oublions pas le tour des bars pour proposer nos services.

Un code d'honneur, ça en jette toujours !

Pas facile de trouver du taf dans une ville frappée de plein fouet par le chômage et la délinquance.

Je m'étire les jambes. On a marché toute la journée, et c'est pas encore finit.

-Il doit être vers les 21 heures. Ca va commencer dans les quartiers chauds à être sympa. Je suis pour y aller, de toute façon on ne trouvera rien de légal sans papier, ou même de demi-légal.

J'écoute ce que les autres Meltin' ont à dire, ce qu'ils voudraient faire ce soir, avant d'aller se pieuter dans un hôtel miteux.

Mouais... Evidemment

Premier reflexe, je regarde autours d'eux pour voir s'ils sont seuls ou s'il y en a d'autres un peu plus loin qui semblent du même groupe.

Je laisse Max répondre à la question, par un signe discret de tête je lui montre que je suis prêt à l'inévitable

Je répond du tac au tac:

-On cherche quelqu'un, peut être que vous savez où il est.

Je jette un coup d'oeil aux melt', puis je rajoute:

-On cherche un certain Liu, et un gosse qui se fait appeler Mowgli. On nous a dit qu'ils pourraient nous donner du boulot.

L'hameçon est jeté, on va voir si ça mort.

Je reste tranquille, à côté de Tommy qui semble prêt à bondir. J'évalue comme je peux les gars, tentant surtout de voir si ce seraient des adversaires coriaces, et aussi si on ne verrait pas un indice qu'ils portent une arme à feu (bosse sous leur blouson par exemple, ou la main qui traine proche des hanches).

Après les avoir détaillés, je dis à Tommy, pour ne pas qu'ils pensent nous intimider :
- Ya un max de monde avec des tatouages dans le coin. Ça nous change de la ... de l'époque lycée.

Putain, faut que j'évite de balancer France, si on veut rester "disparus, autant laisser le moins d'indices possible...

Bien entendu, je suis tout de même vigilant, d'autant que je ne veux pas les énerver pour rien en leur faisant croire que j'en ai rien à foutre d'eux, même si c'est un peu le cas.

C'est fou ça. La ville est pas si calme en fait... On a eu du bol durant notre première ballade.

Deux des mecs ont les mains dans leurs poches. Tandis que Jeff les évalue en détaillant chaque muscle, la stature générale et leurs positions.

Le mec devant plutôt petit répond. Il semble oblitérer totalement la question sur Liu.

- Le môme doit être dans une salle de jeu d'Happy Creek à cette heure surement. Vous venez faire quoi ici ? Ici, c'est le quartier des Satan Crew, c'est... dangereux.

Ils regardent en particulier les deux japs et le grand black en disant ça.

Un des chauves derrière semble nerveux et se trémoussent sur place, il parle.

- Motherfucker, it's not à fuckin' black hood here.



Umbo laisse ses bras le long de ses jambes pour ne pas les provoquer. Toutefois, il semble regarder loin derrière eux et fait un balayage visuel des alentours. Il repère quelques poubelles, des lampadaires, quelques briques qui trainent par terre à quelques mètres à gauche.

Je ne comprend rien au discours incohérent de Jeff, qui semble exprimer plusieurs idée à la fois.

Pour éviter toute confusion, je réponds par un discret hochement de tête.

POur le reste, c'est maintenant une question de choix, et Max est notre représentant. Je pense pour ma part qu'il n'est pas utile de chercher la bagarre ici, étant donné que c'est une menace de type raciste. Il suffit de partir pour que la menace s'appaise.

Une baston avec ces types ne nous apporterai rien, mais nous causerai des emmerdes, surtout en cas de victoire.

Belle ironie...

Je mets mes sens en alerte sans paraitre non plus trop tendu. Le but est de savoir si on est vraiment en danger, savoir les chemins de fuite les plus court, si ces gars on des renforts pas loin etc....

J'évite de trop causer, apparement ma tête revient pas aux gars du quartier...

Laissons les potes parler et tout ira bien...

J'hésite un instant à répondre, puis je me dis que court-circuiter Max ne serait pas bon. Il a parlé et s'est ainsi imposé en leader - et il l'est - et on ne doit donc pas intervenir.

Du coup, ne sachant que faire, je détaille un peu les tatouages des mecs, leurs tenues, etc...

De toute façon, on ne risque pas grand chose. Ils ne tiendraient pas bien longtemps face à nous. A moins qu'ils aient des armes...

Ces secondes de silence semblent durer des jours.

Le point positif, c'est qu'ils ne nous menacent pas directement. Ils ne sont pas vraiment agressifs mais plutôt sur la défensive on dirait. Ils protègent juste leur quartier... Avec suffisamment de subtilité, on pourrait s'en faire des non-ennemis, voire des alliés à plus long terme... Mais que répondre pour pas se les mettre à dos ? Parler de Giuseppe et sa boutique ? Miguel et son job de dealer ? Et si ils faisaient partie d'un autre gang ? Genre rival. Ce serait mauvais pour nous... Pffff. Heureusement que je ne suis plus le leader...

Je jette un œil à Max, curieux de savoir ce qu'il va répondre.

Dans ces situations là, je stressais trop de prendre une mauvaise décision, que tout parte en couille, qu'on perde un ou plusieurs d'entre nous... Au final, j'ai eu du bol. Putain, à l'aéroport, c'était tendu ! Mais bon, les gangs c'est autre chose. Ils butent un mec pour un oui ou un non, parfois sans même rien dire. Oh ! On pourrait dire qu'on a mis une rouste à ces enculés de ... Comment ils s'appellent déjà... Ils ont dit quoi, les chin'tok ? les Sunday's ! Putain les cons, ils se croient à Mac Do !

Oula, je deviens comme Max, à partir dans d'autres dimensions. Allez Jeff, reviens sur terre !

Je me recentre sur les gars qui nous font face.

Après un instant d'hésitation, je répond:

-OK dude, on est pas du coin. On a comprit qu'on était pas les bienvenus.

Pas la peine de se faire remarquer, il peut y avoir des mecs armé partout. Même avec l'embargo.

Je regarde Tommy, Hayate, puis Umbo et je vois de la détermination dans leur yeux.

-Les mecs, on se casse. On va à Happy Creek.

Putain tout ça pour retourner d'ou on vient ... Font chier ces putains de racistes de merde. Je me demande si ces branlos ont beaucoup d'influence en ville, en tout cas, c'est les premiers que j'ai envie de me faire.

En revenant d'où on vient je fait attention qu'on se fasse pas encercler, où même prendre à revers, des fois qu'ils auraient envie de casser du black...